Urgences saturées : le diagnostic et les propositions du rapport Mesnier pour réformer l'accès aux soins
La situation actuelle des services d'accueil des urgences (SAU), des services mobiles des urgences et de réanimation (SMUR) et des services d'aide médicale urgence (SAMU) et de leurs Centres 15 est extrêmement difficile, comme en témoignent de nombreux mouvements de grève pour alerter face à l'insuffisance de moyens face à l'augmentation exponentielle des passages à urgences, et différents décès de patients dans la file d'attente survenus ces dernières semaines et ayant fait l'objet d'une médiatisation mettant parfois en cause les personnels.
A titre d'exemple, voici les chiffres du CHU de Nantes (source : CHU de Nantes, plaquettes annuelles "Activités et chiffres clés" et rapports d'activité), sachant qu'il existe également à Nantes un service d'accueil des urgences sur le site hospitalier privé du Confluent :
Année | Passages aux urgences du CHU | Appels au Centre 15 |
1998 | 81 026 | |
2004 | 85 774 | 392 633 |
2006 | 88 577 | |
2009 | 98 406 | 465 722 |
2010
|
101 070 (dont 29 336 pédiatriques) | 439 312 |
2011 | 107 052 (dont 32 152 pédiatriques) | 465 294 |
2012 | 105 835 (dont 31 001 pédiatriques) | 462578 |
2013 | 106 777 (dont 31 554 pédiatriques) | 451 220 |
2014 | 111 433 (dont 32 808 pédiatriques) | 453 864 |
2015 | 116 496 (dont 35 137 pédiatriques) | 478 810 |
2016 | 119 920 (dont 35 562 pédiatriques) | 487 468 |
2016/2006 (10 ans) | + 35,38 % | NC |
2016/2013 (4 ans) | + 12,31 % | + 8,03 % |
2017 | Chiffre officiel non publié mais évolution supérieure à 2% |
Certes, la solution n'est pas seulement dans l'augmentation des moyens, il est absolument nécessaire d'agir en amont sur toute l'organisation des soins, spécialement l'accès aux soins non programmés. Ce constat est partagé depuis plusieurs années, mais sans que les efforts engagés ici ou là ne produisent des effets suffisants pour désengorger les urgences ni même empêcher la poursuite de la hausse de l'appel aux urgences, ce qui met en difficulté les professionnels et ne peut satisfaire les citoyens-usagers.
C'est dans ce contexte qu'il convient d'aborder les propositions du rapport présenté par le député Thomas Mesnier, lui-même ancien urgentiste.